Une promenade à la chapelle

vers1923

L’huile que nous présentons ici : ’’Une promenade à la chapelle’’ est une huile sur bois exécutée vers 1923, répertoriée dans le catalogue raisonné de l’œuvre peint p.123. Sylvain Laboureur, auteur du catalogue, précise : le sujet est un souvenir d’excursion dans la région du Pouldu. Nous pouvons ajouter plus précisément qu’il s’agit de Notre Dame la Pitié au Pouldu, côté Guidel.
A travers cette scène champêtre, pleine de sérénité, transpirent l’élégance des personnages, mais aussi l’élégance de la palette de l’artiste aux verts délicats. Ces verts sont ’’réveillés ’’par le blanc doux et subtil des robes des deux femmes au premier plan. J.E.Laboureur a su créer un style tout a fait personnel en tirant des systèmes de construction, établis depuis Cézanne, les éléments d’une composition synthétique très séduisante.

En 1922, Jean Émile Laboureur (1877-1943) est exposé à la Galerie du Centaure à Bruxelles. La galerie présente de nombreuses gravures, quelques gouaches et 19 peintures… Jamais une exposition n’a présenté et ne présentera autant de peintures de notre artiste à la fois.
Il est vrai que J.E.Laboureur, souvent uniquement catalogué en tant que graveur, n’a peint en tout et pour tout que 165 tableaux… !! Et pourtant, toute sa vie, il a tenu à ce qualificatif de peintre.
Né à Nantes, J.E.Laboureur est un peintre figuratif, inspiré par le cubisme et qui adopte rapidement une simplification des formes et une géométrisation qui lui sont propres.
Son œuvre totalise :
* 1728 gravures réalisées au burin, à l’eau forte et quelques bois.
* 350 dessins sur papier à l’aquarelle ou à la gouache.
*Plus de 80 livres illustrés ( André Maurois, Jean Giraudoux, Colette…)
* 165 huiles.
Laboureur fréquente, travaille, échange avec de nombreux artistes tels Guillaume Apollinaire, Max Jacob, Marcel Gromaire, Marie Laurencin, Henri de Toulouse Lautrec dont il dira : « Lautrec était un ami d’une délicatesse infinie. Son esprit vif et primesautier abondait, à jeun, en aperçus ingénieux… Il contribua beaucoup à m’ouvrir les yeux. »

Voyageur, J.E.Laboureur se déplace en Amérique du Nord, aux États-Unis, en Grande-Bretagne, en Italie, en Grèce et en Turquie. Son œuvre gravé connait un succès internationnal. S’il travaille essentiellement à Paris, il passe chaque année plusieurs mois en Bretagne : d’abord au Croisic puis à Pénestin où il fait construire une maison.
1925 à1930 sont des années de grande prospérité pour notre artiste. De 1923 à 1938, l’organisation annuelle de l’exposition des « peintres-graveurs indépendants » sera l’une des tâches importantes de son existence. Il joue en effet un rôle essentiel dans la fondation de cette nouvelle compagnie artistique. ( Toujours son souci d’allier les deux qualificatifs : peintre et graveur). Les artistes qui intègrent ces ’’ peintres- graveurs indépendants’’ se revendiquent haut et fort : peintres et graveurs. Les plus connus sont Braque, Raoul Dufy, Dunoyer de Segonzac, Frélaut, Othon Friesz…. d’autres suivront un peu plus tard : Chagall, Picasso, Matisse….
«  Ces divers maîtres ne font point de gravure pour le procédé uniquement, mais pour dessiner et modeler leurs estampes comme ils peignent leurs tableaux. »

J.E.Laboureur, tant dans l’estampe que dans la peinture a un perpétuel souci d’élégance aisément reconnaissable. Ce souci est peut être lié à sa personne : véritable dandy.
En 1991, une exposition est consacrée à J.E.Laboureur au musée des Beaux Arts de Nantes.
La collection permanente de ce musée possède plusieurs œuvres peintes.
En 1996, la bibliothèque municipale de Nantes lui consacre également une exposition.
En 2002, la Galerie Laurentin, à Paris, l’expose.

Cette huile sur bois est présentée à la galerie.