Rita Rey (XIX), peintre française.

Moissons à Bréhat.

Une artiste plus que confidentielle découverte à la galerie Stephan…

                           Dès la fin du XIXe de très nombreux peintres découvrent la Bretagne. Le désenclavement de la région par l’arrivée du chemin de fer, l’invention de la peinture en tubes et des chevalets pliants, la mode du «pleinairisme», le désir de sortir des ateliers, sont autant d’explications. De nombreux sites picturaux s’établissent a travers toute la péninsule bretonne.

L’Ile de Bréhat est un des sites fréquentés par les peintres. Très tôt, dès 1861, Octave Penguilly L’haridon ( 1811-1872) plante son chevalet face au phare du Paon.

De très nombreux peintres se sont depuis laissés séduire par la beauté singulière de l’île, ses lumières et ses rivages.

On peut considérer que l’ensemble des peintres qui ont fréquenté Bréhat ont été répertoriés à ce jour… La documentation internet, les blogs des amateurs de peinture ou des us et coutumes du lieu, les échanges entre collectionneurs, le fait qu’il s’agisse d’une île qui sous-entend un périmètre restreint …. Autant d’éléments qui laissent à penser que l’on a fait le tour de la question…. Même si quelques peintres amateurs non répertoriés peuvent surgir à tout moment!

Cependant, aucune trace de Rita Rey…

En 2013, est créé le Musée virtuel de Bréhat, recensant une quantité importante de peintres à s’être inspirés du lieu. Abondamment illustré, résultat d’un travail conséquent et efficace, véritable mine de renseignements, ce musée virtuel est aussi instructif qu’un musée réel.

Cependant, aucune trace de Rita Rey…

Quelques lignes sur le dictionnaire Bénézit mentionnent notre artiste :

Rita Rey. XIXe-française. Elle vécut à Nanterre près de Paris. Elle figura au Salon des Artistes Français de Paris dont elle devint sociétaire en 1884.

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C’est donc avec joie que la galerie Stephan présente aujourd’hui une oeuvre tout à fait intéressante de Rita Rey, Moissons à Bréhat datée 1904.

     *    Le lieu:

La scène se situe sur La Corderie. Sur la gauche du tableau: le moulin de Krec’h Ar Pot. En second plan surplombant les toits bréhatins: la flèche de Keranroux. A l’arrière, la mer dans l’anse de La Corderie.

     *   La technique picturale:

Dans une palette claire, Rita travaille sa scène avec beaucoup de matière pour les gerbes de blé les rendant presque palpables alors que l’arrière plan, mer maisons et ciel sont traités dans une facture beaucoup plus lisse. Les visages des femmes sont traités avec expressivité et minutie. La mise en page est harmonieuse et sous entend un savoir faire évident, qui n’est pas celui d’un simple amateur.

    *    Une scène ethnologique:

Notre artiste, présente sur l’île en 1904, semble soucieuse de témoigner d’une scène vécue. La mise en gerbes est uniquement effectuée par des femmes, aucune présence masculine. Sous le soleil d’été, elles portent le capot bréhatin. Petite faucille à la main, tablier de travail et sabots aux pieds, les quatre femmes sont finement observées.

Si les peintres de la Bretagne sont maintenant largement répertoriés… Preuve en est avec Rita Rey, qu’il reste toujours des artistes à découvrir et c’est une grande joie!! Cette huile sur toile d’ assez grand format (54×73) est présentée dans notre galerie